« Il y a encore tellement de choses que nous ne savons pas sur les AVC. En tant que chercheuse, c’est une immense source de motivation. » -La Dre Ronda Lun
La Dre Ronda Lun, résidente en neurologie, a littéralement passé les cinq dernières années à dormir dans les hôpitaux et à sauver des vies – ses réalisations en matière de recherche sont d’autant plus incroyables. Au cours de sa courte carrière, elle a publié 32 articles, donné une présentation à de multiples conférences internationales et reçu la plus haute distinction pour les chercheurs émergents de l’American Academy of Neurology.
« Dès le début de ma résidence, j’ai voulu connaître les raisons qui motivent les gestes des neurologues, se souvient-elle. Pourquoi certaines personnes se remettent d’un AVC alors que d’autres ne s’en remettent pas? Pourquoi traitons-nous seulement certains patients avec tel médicament? »
Pour trouver une réponse à ses questions, la Dre Lun a jeté un coup d’œil sur les mentors à pied d’œuvre au sein du programme de recherche sur l’AVC de renommée mondiale de L’Hôpital d’Ottawa pour découvrir les possibilités de recherche. Le Dr Dar Dowlatshahi, scientifique principal, lui a présenté le monde de l’hémorragie intracérébrale, un type d’AVC rare, peu étudié et mortel causé par l’éclatement d’un vaisseau sanguin dans le cerveau.
« Il est décourageant de voir un patient arriver avec une hémorragie intracérébrale parce qu’il n’existe aucun traitement. Nous ne pouvons rien faire pour lui, ajoute la Dre Lun. Ces patients ont souvent l’air assez mal en point au début, et la moitié d’entre eux ne survivront pas un an. »
Les neurologues disposent d’outils pour prédire le pronostic de patients qui font une telle hémorragie, mais la recherche axée sur l’innovation pratique de la Dre Lun a permis de découvrir que ces outils donnent des résultats plus exacts s’ils sont utilisés quelques jours après l’arrivée du patient à l’hôpital, ce qui va à l’encontre de la pratique actuelle.
« Nos résultats obligent les cliniciens à réévaluer leur façon d’envisager cette maladie, poursuit la Dre Lun. Si nous donnons du temps à ces patients, certains d’entre eux s’en sortent beaucoup mieux que nous l’aurions pensé. »
Un lien entre l’AVC et le cancer
Pour approfondir davantage sa recherche sur l’AVC, la Dre Lun a décidé de faire une maîtrise en épidémiologie, soit la discipline qui explore les causes et les mécanismes des maladies. Elle a alors orienté sa thèse sur un autre domaine inexploré : l’AVC et le cancer.
Les médecins savent depuis longtemps que le cancer augmente le risque de caillots sanguins et que ceux-ci peuvent causer un AVC. Le meilleur moyen de prévenir ou de traiter un AVC chez les patients atteints du cancer est toutefois toujours inconnu.
La Dre Lun a découvert plusieurs éléments nouveaux au cours de sa recherche de maîtrise. Tout d’abord, les patients atteints du cancer sont trois fois plus susceptibles que la population générale de faire un AVC dans l’année qui suit le diagnostic. La prochaine étape de l’équipe consiste à construire un modèle de prédiction pour repérer les patients qui présentent le plus grand risque d’AVC.
Deuxièmement, la Dre Lun a constaté que les personnes ayant fait un AVC au cours de l’année précédant leur diagnostic de cancer étaient quatre fois plus susceptibles de faire un deuxième AVC que les patients atteints du cancer n’ayant jamais fait d’AVC. Grâce à ce constat, les neurologues savent maintenant qu’ils doivent saisir l’occasion d’aider à prévenir ce deuxième AVC.
La Dre Lun s’intéresse également à l’utilisation des AVC pour détecter le cancer à un stade précoce.
« Lorsque nous ne parvenons pas à trouver la raison sous-jacente d’un AVC, nous commençons à nous demander si le caillot n’a pas été causé par un cancer non diagnostiqué, ajoute-t-elle. Nous sommes en train de concevoir un essai clinique pour cerner la meilleure façon de dépister un cancer chez les patients ayant fait un AVC inexpliqué. Si nous pouvons repérer et traiter leur cancer à un stade précoce, nous pourrions faire une immense différence dans leur vie. »
Originaire de Calgary, la Dre Lun a décidé de faire sa résidence à Ottawa après avoir rencontré notre équipe de classe mondiale spécialisée dans les AVC et constaté de visu son dévouement pour améliorer la vie des patients.
« Venir à Ottawa est la meilleure décision que j’ai prise, confie-t-elle. Je n’avais pas pris conscience de mon plein potentiel académique avant d’entamer ma résidence et de commencer à faire de la recherche à L’Hôpital d’Ottawa. Au fond de moi, je savais que c’est ici que je recevrai la meilleure formation. »
La Dre Lun équilibre son travail acharné avec la course à pied, la randonnée et l’entraînement, ainsi qu’en assistant à des concerts et en jouant du piano.
« Il y a encore tellement de choses que nous ne savons pas sur les AVC. En tant que chercheuse, c’est une immense source de motivation. »
Lisez cet entretien pour en savoir plus sur la Dre Lun.
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